dimanche 9 octobre 2011

Moi, interprétée par Volo

Premier message de ce blog au nom étrange. Il semble qu’il faille donner une idée de qui on est, faire connaissance et tout. 
Mais il n’est pas vraiment facile pour moi de me décrire pour d’autres.
J’ai donc décidé d'ignorer cette étape et d'écrire une critique musicale, prétendant y donner à voir une bonne partie de moi. Si si. Et même que ça se défend, parce qu’il est de mon droit de considérer que le groupe dont je vais vous parler touche à quelque chose de plus ou moins essentiel. 

Je compte donc me présenter par la voie (et surtout, la voix :) ) d’un groupe que j’écoute depuis quelques années, et toujours autant qu’au début; un groupe que j’aime profondément, de l’intérieur, parce qu’il chante des choses justes, pose des mots mesurés sur de beaux sentiments, n’en fait jamais trop. Un groupe qui me touche, le mot est banal, mais c’est le mot : ses paroles et ses mélodies viennent à moi, viennent me voir dans mon âme, et y laissent leur empreinte. 

Volo est un groupe composé de deux frères, Frédéric et Olivier Volovitch. Je les ai vus en concert et ce sont deux grands dégingandés, d'apparence sages, mais avec un peu de malice, attachants. J’aime leurs voix pleines d’air, aiguës, et légères comme leurs textes. 




Ils savent chanter sur la politique, sur la relation père-fils, sur la séparation, sur l’amour, sur la déprime, et surtout savent toujours éviter la grandiloquence. Leurs chansons politiques me les rendent sympathiques, car elles sont humanistes et combatives, mais ce qu’ils chantent avec le plus de talent, selon moi, c’est le désespoir. Je vous en cite quelques unes, des fois que vous voudriez y prêter une oreille : «Fille en fleur» par exemple, ou «Montréal», d’une tristesse infinie, d’une force inexplicable ; «Le ciel est gris», où ils évoquent les journées de grisaille et de spleen. Ou «Un p’tit peu» (le titre lui-même est bien représentatif de leur retenue), avec l’avalanche des paroles, aux accents éperdus, et qui virevoltent, rapides, aériennes. Elles ont toutes cet écho triste mais sont simples et légères. En même tant que de chanter leur tristesse, on dirait qu'il prennent du recul sur elle, et s'interdisent d'être vraiment graves. Leurs paroles ont cette lucidité et cette modestie. Et n'en sont que plus fortes. Ce sont des optimistes qui chantent leurs douleurs. J'en suis persuadée, car, en ça, ils me ressemblent.
Ils chantent aussi l’amour heureux, avec la même mesure, la même justesse, ce qui donne un pétillant «le bonheur», ou la peinture douce et quotidienne de «t’es belle», ou «tu connais».
Et enfin, ils chantent aussi des chansons moins sérieuses. Celle qui peut passer, parfois, en soirée : «c’est pas tout ça...», et qui est d’ailleurs la première que j’aie entendu.

Volo n’a pas été une révélation, ne m’a pas frappée tout de suite au coeur. Je n’ai été attachée à leurs chansons qu’à force de les écouter, ça a été une séduction insidieuse, douce. Ils ne se découvrent que petit à petit. Mais depuis que je les connais, ils sont à mes côtés.
J’espère les faire connaître à des gens qui seront touchés par eux comme je le suis. 
Je ne dirais pas qu’ils chantent ce que je ressens («moi, interprétée par Volo», c’est peut-être too much). Mais on est sur la même longueur d’onde. Et quand je croise des gens qui les aiment aussi, je ne peux pas manquer de penser que ce sont des gens bien et qu’on a une commune manière de ressentir. 



Mélanie.